Les polémiques qui ont intéressé la modernisation de notre aéroport, qui par bonheur est déjà en cours de réalisation, me laissent stupéfait et m’amusent parfois à cause de leur caractère infondé. Une structure qui est intitulée, et ce n’est pas un hasard, à Corrado Gex, un pilote qui connaissait le droit de l'aéronautique et qui paya de sa vie la passion pour le vol, en brisant une carrière politique prometteuse. Lorsque je me suis retrouvé en 2003 à avoir des responsabilités dans le domaine des transports, grâce à l’expérience faite à Rome, mais surtout à Bruxelles où je me suis occupé de ce secteur de manière plus spécifique, j’ai vu entre mes mains un dossier plein de mauvaises décisions et de choix jamais faits. Je dois avouer que mon prédécesseur Albert Cerise, pour quelques mois à place Narbonne, avait essayé de donner une différente impostation à l’argument et c’est à lui qu’on doit l’éclairage de la piste.
Avec beaucoup de patience et entre mille difficultés, en accord avec les autorités de l’aviation que j’ai plusieurs fois rencontrées à Rome dans un climat sceptique sur la crédibilitè de notre Vallée, j’ai recréé un projet complet, dans le but de sortir de la confusion qui régnait sur l’ensemble de ce qui précédait. Cela s’est fait avec des études techniques et économiques sérieuses, qui n’ont rien laissé au hasard, en insérant notre aéroport dans le cadre du système des aéroports italiens et en le comparant à d’autre cas semblables en Europe. Les approfondissements techniques et ceux liéx à la sûreté ont permis - grâce à l’aide des interlocuteurs de Rome qui ont aprécié les idées et les engagements - de faire des choix précis ainsi que d’examiner les perspectives commerciales et l’intérêt d’un aéroport comme valeur ajoutée pour le tourisme et pour la mobilité des valdôtains. L’objectif était celui de sauver les Aeroclub avec les vols touristiques et le vol à voile. Une autre vocation à sauvegarder était celle de la Protection civile, en suivant le conseil de Guido Bertolaso, le directeur de la Protection civile nationale, qui suggérait de réaliser à l’intérieur de la zone de l’aéroport le coeur du secours. Le souvenir de l’an 2000 était fondamental : la seule structure qui avait gardé en ce moment dramatique sa fonction était l’aéroport, avec la voie ferrée et les routes bloquées. Voilà pourquoi il était important de valoriser le rôle des hélicoptères, de l’école de vol et de la formation du personnel: la collaboration avec Agusta-Westland allait exactement en cette direction grâce à une grande capacité acquise en ces dernières années dans le domaine du secours en montagne même avec l’expérience du vol nocturne. Le Master Plan, ce document complet et articulé qui a été approuvé par le Conseil Régional et présenté aux Communes concernées, soulignait trois nécessités . Avant tout le système d’assistance radio, désormais prêt à être utilisé, qui accroît les potentialités de l’aéroport en permettant d’en profiter même après le coucher du soleil ou en cas de mauvaises conditions météo, en sécurisant l’arrivée et le départ des avions et des hélicoptères (sans présenter des risques de pollution électromagnétique). Ensuite, un prolongement de la piste à 1500 mètres, ce qui rend plus sûr l’aéroport et ouvre le marché au charter. Enfin une aérostation avec des zones pour le stationnement des aéromobiles étudiées en fonction de l’augmentation des passagers dans le temps. Toujours des petits nombres, en tenant compte de notre réalité, avec des avions technologiquement avancés et donc avec une pollution acoustique très basse. Tout cela avec des projets sérieux et des décisions qui ont été longuement réfléchies, auxquelles le front du «non» a réagit de manière tardive en banalisant et en faisant des déclarations qui semblent prouver, là où la faute ne revient pas à l’ignorance ou à l’incompétence, le manque d’une lecture des documents patiemment rassemblés pendant ces années par des experts connus et non pas par des charlatans. Puisque je considère être le responsable de certains choix, discutés avec le Gouvernement que je présidais, je suis prêt à toute confrontation pour confirmer la qualité de ce qui a été décidé. Je considère puériles les accusations liées aux gaspillages et à la grandeur dans les choix effectués et je crois que, une fois l’ensemble des travaux terminés, une efficace gestion des acticvités aéronautiques présentes sur l’aéroport et une utilisation des différentes trajectoires de vol pourront développer positivement le Corrado Gex, à 50 ans de sa naissance. Un aéroport petit et moderne est un choix fonctionnel, de développement, mais également de dignité, pour une Région autonome.