Con una poesia di Alfred de Musset, "Ballade à la Lune", che propongo qui sotto, vorrei ricordare anch'io quella volta che, nell'estate del 1969, l'uomo arrivò sulla Luna. Ero al mare, ad Imperia, avevo dieci anni e ricordo benissimo quel duetto-duello fra Tito Stagno e Ruggero Orlando (che conobbi poi bene) sull'allunaggio. Sembrava strano guardare la luna e pensare che l'uomo - che fosse poi una scelta americana per mostrare i muscoli poco importava e certo all'epoca non lo capivo - ci fosse salito sopra.
C'était, dans la nuit brune, Sur le clocher jauni, La Lune, Comme un point sur un i;
Lune, quel esprit sombre Promène au bout d'un fil, Dans l'ombre, Ta face et ton profil?
Es-tu l'œil du ciel borgne? Quel chérubin cafard Nous lorgne Sous ton masque blafard?
N'es-tu rien qu'une boule? Qu'un grand faucheux bien gras Qui roule Sans pattes et sans bras?
Es-tu, je t'en soupçonne, Le vieux cadran de fer Qui sonne L'heure aux damnés d'enfer?
Sur ton front qui voyage, Ce soir ont-ils compté Quel âge A leur éternité?
Est-ce un ver qui te ronge Quand ton disque noirci S'allonge En croissant rétréci?
Qui t'avait éborgné L'autre nuit? T'étais-tu Cognée A quelque arbre pointu?
Car tu vins, pâle et morne, Coller sur mes carreaux Ta corne A travers les barreaux.
Et c'est, dans la nuit brune, Sur le clocher jauni, La Lune Comme un point sur un i.