«Des arbres dont on fait le miel»: trovo questo articolo di Jacky Durand, chroniqueur culinaire di "Libération" e mi sono divertito un mondo per la sua prosa e perché trovo i suoi ragionamenti convincenti. Così l'incipit: «A vos bêches, il est urgent de planter des végétaux adaptés aux chamboulements climatiques pour nourrir les abeilles. Avec en prime une recette gourmande». Una premessa che è un programma, che poi diventa lo stato d'animo sarcastico dei buoni propositi: «Toutes les fins d'année, on se fait le même carnaval de bonnes intentions pour la prochaine: stop la clope; la tablette de chocolat de 22 heures ; nous irons à Balard sur nos panards; à la cantine, de frites tu ne prendras point; au rillon et au petit blanc de 11 heures, tu renonceras... Mais les bonnes intentions du nouvel an, c'est comme la gueule de bois: on y pense fort quand le canapé tangue comme un chalutier au milieu d'une mer de harengs et puis, revenu au port de la soif, on s'empresse de rallumer la chaudière avec du houblon et du malt. Alors aujourd'hui, on a envie d'un projet ignorant le calendrier et les passades que sont les cures détox et les patchs d'air pur. Non, on veut un truc qui ne la ramène pas, une chose humble mais qui dure au-delà de la faucheuse et de la mode du curcuma et du poivre au petit dej'».
E poi la spiegazione del perché della premessa: «Et comme souvent dans ce bâtard de quotidien, c'est venu sans crier gare ce matin, comme un doigt du mektoub au coin de la rue. Café, clope, frisquétude du rade de l'est de Paname, on ouvre Libé et on se régale comme du croûton de la baguette chaude, de la série "Ce qui se cache derrière les arbres" avec l'interview du philosophe Emanuele Coccia affirmant: "Les plantes sont des sujets politiques". Arrivé à l'établi, la patronne dépose sur notre bureau un bouquin carré qu'on pressent malin comme un singe et épatant comme la poudreuse de décembre dans la Combe du lac: Planter des arbres pour les abeilles qu'il s'appelle. La voilà, la bonne idée qui agite la pelle et la pioche pour retourner la terre afin d'y enraciner un brin de noisetier, de charme, de cyprès ou de hêtre». Prosegue la spiegazione: «Pourquoi planter un arbre ? Il y a autant de raisons que de pékins en mal de racines (chercher de l'ombre, récolter des fruits, se fabriquer une planque pour la miction...) mais ce livre impose une cause indubitable et salutaire: "Face aux grands défis écologiques en cours, au réchauffement climatique, à la disparition des abeilles et autres pollinisateurs, il faut planter!", écrit l'auteur, Yves Darricau, ingénieur agronome et planteur d'arbres en Bretagne, Ile-de-France et Gascogne. Et cela urge, insiste-t-il: "Chaque degré de réchauffement équivaut à une remontée des conditions climatiques "moyennes" de vie des plantes d'environ 200 kilomètres vers le nord... Les 2 à 3 degrés de plus attendus pour 2050 correspondent à un déplacement des conditions de vie de plus de 400 kilomètres vers le nord: c'est beaucoup pour les végétaux - dont seules les graines se déplacent grâce au vent et aux animaux - qui vont être fragilisés et, pour certains, vont délaisser des territoires où ils seront devenus inadaptés. Et ça va aller plutôt vite!"». Ma ecco il pezzo forte: «Pour avoir le plaisir d'observer encore la balade des abeilles dans trente ans et de se régaler de leur miel, Yves Darricau affirme que nous devons élargir notre palette végétale avec des plantes riches en pollen, en nectar ou en résines. "Elles permettront de jouer avec le réchauffement en prolongeant les floraisons jusque tard en été et en automne, ou elles se moqueront des hivers doux à venir en fleurissant lors des mois d'hiver, comme d'improbables plantes précoces; le tout pour le plus grand profit des jardiniers et des abeilles!". Pour ce faire, il dresse le portrait d'une trentaine d'arbres et arbustes à planter "de façon diffuse au sein de la végétation existante des jardins, des haies, des champs et des parcs... C'est-à-dire complanter, comme le propose ce que l'on nomme "l'agroforesterie", pour englober diverses pratiques qui visent à associer arbres et cultures annuelles, arbres à bois et arbres fruitiers disposés en rangées comme des haies, arbres et pâturages... Il s'agit de compagnonnage végétal, utile et esthétique". Parmi les champions des végétaux mellifères de l'hiver caracole ainsi le lierre assurant nectar et pollen et qui peut fleurir jusqu'à deux fois successives si le froid ne le bloque pas. Si votre arbre risque d'avoir les pieds dans l'eau, vous pouvez opter pour un saule dont les chatons régaleront les abeilles. Enfin, s'il fallait planter un arbre et un seul, Yves Darricau milite pour les cyprès, dont le cyprès gersois qui fleurit en février mars, "au moment stratégique du renouveau de pontes des reines, qui vont vite faire croître la population des ruches, lorsque la demande en pollen frais augmente fortement"». Poi a chiusura - stupitevi! - una ricetta di cucina: «On en profite pour vous glisser une réjouissante recette d'abricots farcis au yaourt au miel et aux pistaches dénichées dans Istanbul, la cuisine turque en 100 recettes d'Andy Harris et David Loftus. Pour quatre personnes, il faut 24 abricots secs; 200 g de sucre en poudre; un citron (pour le zeste); 200 g de yaourt épais; 2 cuillères à soupe de miel liquide; 50 g de pistaches non salées et décortiquées, moulues ou très finement hachées. Laissez tremper les abricots toute une nuit dans un bol d'eau froide. Le lendemain, égouttez-les soigneusement et transférez-les dans un saladier. A l'aide d'un couteau tranchant, incisez chaque abricot en profondeur, sans les ouvrir complètement. Placez le sucre, le zeste de citron et 40 cl d'eau dans une casserole. Portez à ébullition, en remuant de temps en temps. Baissez le feu et laissez frémir dix minutes. Ajoutez les abricots et prolongez la cuisson de quinze minutes. Sortez les fruits avec une écumoire et égouttez-les sur du papier absorbant. Pendant ce temps, faites de nouveau chauffer le sirop pendant quinze minutes, jusqu'à ce qu'il ait réduit de moitié. Laissez-le refroidir hors du feu. Mélangez le yaourt et le miel, puis remplissez-en une poche à douille, en pressant bien pour que le mélange glisse jusqu'en bas. Vous pouvez aussi tenter avec une cuillère à café si vous n'avez pas de poche. Fourrez les abricots, puis disposez-les sur un plat de service. Parsemez-les de pistaches moulues et nappez-les de sirop tiède». Géniale, vraiment géniale.