Proporrò un brano istruttivo ma solo apparentemente datato, perché - pur vivendo con convinzione la nostra contemporaneità - dobbiamo imparare ad ascoltare la Storia e certi richiami ancora udibili e soprattutto spendibili che ci arrivano dal passato. Personalmente credo nei ricordi, nella memoria, nelle tradizioni, perché molto banalmente l'avvenire esiste solo a condizione di avere coscienza di quel che è stato. Fatti e personaggi che, pur mutando nella nostra percezione, permangono come presenze e sono come messaggio in bottiglia da leggere con le sensibilità odierne. Ho letto da qualche parte come il tempo della civiltà umana sia null'altro che una sincronia che occupa i millenni e noi siamo il frutto di questo flusso.
Annota così un lettore del mio blog, che mi manda "Le problème des hommes", preferendo mantenere l'anonimato in questo post: «Nel 1947, a guerra conclusa, la Valle d'Aosta cercava faticosamente di rialzarsi e di ricostituire l'apparato amministrativo regionale e comunale. L'Abbé Joseph Bréan "personaggio carismatico, trascinatore di folle e figura di primo piano dell'autonomismo intravisto soprattutto come ideale di libertà" (Lino Colliard), affidava alle pagine del "Pays d'Aoste", questi pensieri che propongo senza ulteriori commenti e che invitavano i cittadini a meditare sulle scelte da compiere per dotarsi di persone adatte all'amministrazione locale e regionale. Lo scritto è dotato di una straordinaria attualità: "De nos jours, comme hier, comme toujours, des problèmes graves et urgents demandent une solution. Selon que cette solution sera bonne ou mauvaise, les peuples seront dans la joie ou dans la tristesse, dans la prospéritè ou dans la misère, dans l'ordre ou dans le désarroi. Ceci, soit qu'il s'agisse de l'humanité considerée dans son ensemble, soit qu'il s'agisse de chaque pays, pris en particulier. La solution des autres problèmes dépend ordinairement de la façon dont on résout le problème fondamental: le problème des hommes. Pour un pays le manque d'hommes est un des plus graves revers. Se procurer des hommes, voilà un problème! Problème grave. Des hommes, disons-nous. Il existe des individus, qui ont barbe et moustaches, mais qui sont incapable de penser avec leur tête, de vouloir avec leur volonté; ils sont toujours prêt à suivre ceux qui gueulent plus fort. Ce ne sont pas des hommes, mais des roseaux agités par le vent. Il existe des individus qui semblent se dévouer au bien public; en réalité, ils cherchent à satisfaire leurs ambitions et leurs passions déréglées. Ambition des titres. Ambition des décorations. Ambition des places. Ambition du pouvoir. Passion des richesses. Passion des sens. Ce ne sont pas des hommes, mais "des coeurs ou pourrit un secret". Il existe des individus plein d'eux mêmes, sans rudemente et sans énergie, inconscients de leurs devoirs et de leurs responsabilités... Ce ne sont pas des hommes, mais "des vieillards pareils à d'affreux enfants". Il existe des individus qui disent une chose et en pensent une autre. Ce ne sont pas des hommes, mais des hypocrites. Il existe des individus qu'en parlant à Martin, ils s'accableront de flatteries et mepriseront Jean. Ce ne sont pas des hommes, mais des vulgaires finassiers. Il existe des individus qui spéculent sur la bêtise de ceux qui se laissent emballer... Ce ne sont pas des hommes, mais des traitres. Il existe... Mais à quoi bon continuer notre énumération? Mieux vaut la laisser inachevée. Disons tout, en un mot: paraitre ne suffit pas, il faut être homme. (…) Voilà pourquoi, pour ce qui regarde notre Pays, la Vallée d'Aoste, nous croyons pouvoir et devoir dire qu'on ne travaillera jamais trop pour la formation civique, sociale, politiche, morale de nos populations. Il y a chez les hommes modestes (tel que nos montagnards) une étincelle prête à devenir une flamme. Il faut que cette étincelle soit alimentée, guidée et développée par des maitres avisés, honnêtes, capables, digne de confiance (…) Car il nous faut des hommes (nous disons des Hommes) pour revêtir les fonctions publiques...". (tratto da "Abbé Joseph Bréan", 1910-1953 in "Le Pays d'Aoste", 1947)". Fatta la tara delle evoluzioni della società - tipo leggere anche "Femmes" dove allora c'era solo "Hommes" e ri-tarare il riferimento ad "hommes modestes", che suona oggi come politicamente scorretto - restano un nucleo di preoccupazioni valide. In più quella di allora era un'epoca piena di incognite, ma in una fase nascente e ricca di energie, oggi invece siamo in un momento declinante e con un clima cupo. Ma la sostanza è che la battaglia dei "buoni" contro i "cattivi", detto rozzamente perché essere manichei è un difetto, resta limpida come un cristallo.