Credo che vada seguita con attenzione l'attività di studio e di ricerca di un giovane valdostano che si trova a Parigi, Gilles Gressani, la cui figura - alta e felpata, così come il suo argomentare e la sua gestualità - richiama davvero quella di un intellettuale sul chi vive con qualche tocco da dandy. Ma le sue caratteristiche, per chi ne segua l'attività, sono una grande curiosità ed un febbrile succedersi di interessi. Se il suo lavoro è multiforme e passa attraverso quella materia ricca di spunti, lo si deve anche alla sua materia d'elezione, la "geopolitica", talmente ramificata da affrontare, sotto diversi profili, aspetti molto vari attraverso tutti i continenti. E proprio sul sito legrandcontinent.eu si può, guardando i contenuti, avere contezza della vastità degli impegni culturale del gruppo di cui Gressani è motore importante. Si rinviene anche una recente intervista a Romano Prodi, politico italiano con cui ho avuto una grande familiarità a Roma e in Europa e che conobbi, da giovane giornalista, all'epoca in cui ci fu la privatizzazione dell'azienda siderurgica "Cogne".
Questa intervista, lunga e circostanziata, curata dallo stesso Gressani ed avvenuta nello studio privato di Bologna del "Professore" in una giornata autunnale, contiene spunti interessanti, che vorrei qui riportare, invitando alla lettura completa, perché il dialogo ha naturalmente una sua ratio complessiva. L'intervista inizia dalla bocciatura della commissaria francese proposta da Manuel Macron, Sylvie Goulard, da parte del Parlamento europeo e questo permette a Prodi di riflettere sul ruolo delle Istituzioni comunitarie, cominciando dal Parlamento: «Oui, le rôle croissant du Parlement européen est absolument positif. Je pense même que le Parlement devrait avoir une capacité de proposition qu'il n'a pas eue jusqu'à présent. Sans un Parlement réel, on n'aura jamais une Union politique réelle. Simplement, que se passe-t-il? L'examen des commissaires est l'un des rares pouvoirs exclusifs clairs dont dispose le Parlement et il finit par l'utiliser le plus largement possible, précisément parce que c'est l'un des rares pouvoirs dont il dispose réellement». Più vanti si segnala la perdita del potere della Commissione europea (sinora il vero Governo dell'Unione) a favore del Consiglio che rappresenta la sommatoria degli Stati membri: «Il s'agit, à mon sens, de l'un des éléments néfastes de l'Europe contemporaine. J'observe que tant que la Commission était le point de référence, elle prenait de grandes décisions et les peuples aimaient l'Europe. Même lorsqu'elle prenait des décisions contrastées, comme le projet de Constitution, l'élargissement ou la mise en œuvre de l'euro, les citoyens voyaient en elle un organisme protecteur. La désaffection généralisée pour l'Europe a coïncidé avec le moment où le rapport de force a basculé de la Commission au Conseil. Qu'il y ait là une corrélation ou même une causalité, je ne saurais pas le dire, mais il y certainement une coïncidence intéressante». «En quel sens?». Così chiede Gressani a Prodi, che risponde: «L'Europe doit protéger, elle doit donner des garanties au citoyen. Elle doit faire, construire, rendre possibles des choses qui donnent à l'Europe un rôle dans le monde. S'il ne le fait pas, les citoyens l'abandonnent et c'est ce qui s'est passé ces dernières années. Le Conseil ne fait rien d'autre que des compromis instables qui, dans de nombreux cas, sont paralysants ou à la baisse. Et la désaffection pour cette action hésitante ne peut que grandir. Par ailleurs, les dernières grandes décisions européennes ont été prises par la "Bce" et certainement pas par le Conseil...». Poi Gressani, parlando della nuova presidente della Commissione, entra nel vivo dei suoi interessi culturali: «Ursula von der Leyen a déclaré que sa Commission devait être "géopolitique" - ce mot ne devait pas être très utilisé quand vous étiez à sa place à la tête de la Commission?». E Prodi con sveltezza osserva: «Je suis vraiment surpris. Je n'avais jamais entendu cette définition auparavant. Mais si la géopolitique signifie que l'Europe doit retrouver un rôle dans le monde, je suis tout à fait d'accord. Premièrement, parce que nous avons la taille, les moyens et la possibilité. Nous sommes toujours le numéro un mondial de la production industrielle et le numéro un des exportations. Nous avons donc le devoir de jouer un rôle géopolitique. Et si je ne crois pas que ce soit impossible, je pense que ce n'est pas évident non plus. Ce n'est pas impossible parce qu'on ressent qu'entre la Chine et les États-Unis on a besoin d'un médiateur, d'un pouvoir tampon... (...) Un pouvoir qui calme le jeu, qui ramène la rationalité. Je suis convaincu que cela ne sera possible que si nous limitons l'unanimité, si nous donnons le pouvoir à une instance capable de gouverner, c'est-à-dire à la Commission, et si nous commençons à mettre en œuvre les politiques qui ont toujours été reportées». Segue più avanti una riflessione di Prodi sull'Italia: «Attention, l'Italie n'a jamais été le leader de l'Europe, mais j'ai toujours considéré que c'était un ciment nécessaire pour que l'Europe prenne des décisions véritablement partagées. Je pourrais revenir en arrière dans l'histoire pour prouver cette constante dans l'histoire européenne. C'est notre rôle compte tenu de l'équilibre des pouvoirs qui s'est dégagé de la Seconde Guerre mondiale et qui a caractérisé les années d'intégration européenne qui ont été interrompues pendant un an avec la Ligue et qui peuvent maintenant être restaurées». Ricordo che Prodi è stato fautore del Governo gialloverde in una logica di scardinamento del primo Governo Conte. Personalmente resto dubbioso di questa operazione politica, come si vede già dalla difficoltà del Conte bis. Il finale esprime in profondità quel senso del popolarismo sociale di cui Prodi è figlio, quando dice sulla crisi della politica: «La première cause dans l'absolu est l'inégalité. Il y a quarante ans, j'ai écrit un article dans lequel j'analysais de façon très critique la différence de salaire au sein des entreprises du Nord de l'Italie. Seulement, la différence de salaire entre l'ouvrier et le patron se situait alors dans un rapport d'un à trente alors qu'aujourd'hui, elle est de un à trois cent... Nous avons sapé les fondements de la solidarité! C'est aussi le cas parce que la façon dont la mondialisation s'est faite, qui a apporté des avantages évidents, a engendré de l'insécurité. Nous ne vivons pas avec une carte du monde ou une calculatrice dans la tête. Nous avons anéanti notre système économique, notre système d'aide sociale, sans trouver d'organismes de protection ou de médiation. L'obsession de l'immigration est liée à cette crise d'insécurité». «Que faut-il changer?» lo incalza Gressani: «Nous devons commencer par l'inégalité. Les gens ne se sentent plus protégés. J'utilise le mot "protection" presque comme une provocation, pour donner un sentiment d'isolement et de peur dans lequel se trouvent de plus en plus de citoyens. Il doit être compris dans le sens le plus noble du terme. Nous votons aussi pour nous sentir membre d'une communauté capable de distribuer une certaine forme de solidarité en fonction de certains éléments de justice qui, s'ils sont violés, perturbent la vie des individus. Bien sûr, l'innovation technologique aide beaucoup à créer ce malaise. Il y a des personnes qui dominent et contrôlent la technologie, qui sont heureux d'évoluer dans ce monde et qui sont bien payés, mais il y a aussi le reste des citoyens». E infine una proposta concreta, legata a mio avviso alla feconda politica di coesione degli anni in cui Prodi fu alla guida della Commissione: «Ce qui m'intéresserait le plus pour l'Europe de demain, c'est la mise en œuvre du plan d'investissement social de la commission que j'ai présidé. C'est une chose énorme, très simple à mettre en œuvre, réellement faisable. De la politique continentale avec un impact réel et concret sur des volets essentiels: éducation, santé, logement. L'Europe fournirait les ressources aux régions et elles décideraient comment les engager, en rééquilibrant notre continent territorialement terriblement déchiré». Questo varrebbe anche per quella coesione territoriale che portò, anche su mia spinta, a considerare l'esistenza e le difficoltà dei territori di montagna, di cui la Valle fa parte.