Utilizziamo i cookie per personalizzare i contenuti e analizzare il nostro traffico. Si prega di decidere se si è disposti ad accettare i cookie dal nostro sito Web.
24 lug 2021

Il buonsenso non ha colore

di Luciano Caveri

Capita di trovare negli editoriali dei giornali qualcuno che interpreta i tuoi stessi pensieri. Sono molto preoccupato e deluso. Mi capita ogni giorno di incontrare persone di vario genere e con motivazioni non sempre coincidenti che non vogliono farsi vaccinare. E non lo vogliono fare neppure oggi, momento in cui sta tornando l'epidemia con la "variante delta", dimostrazione che questo virus cambia e peggiora, minacciando specie chi non è vaccinato e rallenta con questa scelta l'immunità di gregge. Vale a dire la definizione con cui si designa l'immunità raggiunta da una determinata percentuale di popolazione quando la risposta immunitaria prodotta dall'esposizione diretta ad un agente infettivo o dalla copertura vaccinale ne limita la circolazione, determinando in tal modo anche la protezione indiretta degli individui non difesi.

Ha scritto Jacques Julliard su "Marianne" e, nel mio caso, a "Français" bisogna sostituire "Valdostani": «J'ai longtemps cru que je connaissais les Français. Je vivais au milieu d'eux, je les écoutais, je leur parlais, je les voyais agir et réagir, au besoin se disputer entre eux pour des queues de cerises. Je connaissais donc leurs défauts, qui étaient petits, et leurs qualités, qui étaient immenses. En un mot, j'étais fier d'être l'un d'entre eux. C'est pourquoi, jusqu'au "covid", je n'aurais pas cru, je n'aurais jamais voulu croire, au grand jamais, qu'il se trouverait parmi eux, dans une proportion qui varie de 30 à 40 pour cent selon les sondages et les moments, et qui touche toutes les couches de la société, des gens hostiles à la vaccination et qui refusent de se faire piquer». Questo avviene fra noi ed in tutto l'Occidente con vaccini per tutti, ma in troppi rifiutano e l'elenco che sintetizzo di Julliard colpisce e ferisce: «Il y a les flemmards. Qui ne sont pas foncièrement hostiles, mais qui prennent leur temps, quand il y aura moins de monde. Il y a les calculateurs, ceux qui pensent que la France est assez peuplée pour atteindre l'immunité collective sans leur participation. À une unité près, qu'est-ce que cela change? Ceux-là sont les plus méprisables. Mais il y a aussi, surtout peut-être, ceux qui redoutent les effets secondaires du vaccin, les prudents ou les froussards, comme on voudra. On n'a pas assez de recul, pas assez de résultats cliniques. Laissons donc les autres essuyer les plâtres. J'ai failli écrire: essuyer les pleutres...». Cioè tocca agli altri pagare lo scotto e prosegue: «Mais il y a aussi les intellectuels. On sait qu'il y a en France, en tout citoyen, un intellectuel qui sommeille. De gauche ou de droite, peu importe. Des gens qui entreprennent de réfléchir quand il faut agir, et, quand ils décident d'agir, c'est pour réfléchir encore sur les conditions de l'action. Ceux-là sont les lâches et les pervers, mais en France on préfère les appeler des "intellectuels". Les uns pensent que, avant de recourir aux vaccins, on n'a pas tout essayé. Par exemple l'irrecevable hydroxychloroquine, prônée par l'inénarrable pr Didier Raoult, qui s'est fait, sans nécessité, la tête d'un savant fou, et aussi du regretté Donald Trump, qui proposait, outre la nivaquine, l'injection dans les poumons de liquides désinfectants. D'autres estiment que l'efficacité des vaccins n'est pas vérifiée, qu'elle n'est pas totale. Ils ne se prononceront en faveur de la vaccination que lorsque la moitié de la population sera morte, mais que l'efficacité du vaccin sera totale sur les survivants». Anche da noi tacciono. Infine: «Il y a enfin les complotistes. Ceux qui pensent que tout ça n'est que propagande au profit des grands laboratoires pharmaceutiques, qui s'en mettent plein les poches. Ceux qui pensent que, outre les composants annoncés, il y a dans la seringue quelque chose comme le logiciel de la 5G ou de la 6G. Ceux qui pensent qu'on a organisé la panique autour d'une pandémie comme le monde en a déjà connu bien d'autres, pour prendre un contrôle total sur les individus. Des libertaires, on vous dit, des anarchistes qui résistent, entourés par des assassins en blouse blanche, comme Ravachol par les policiers, au restaurant "Véry" en 1892. Les attentats islamistes ne les font pas frémir, ni la mise en esclavage du peuple ouïgour, ni les millions de Vénézuéliens que la misère d'un des pays les plus riches du monde chasse de leur pays. Leur vigilance est au coin de la rue, partout où l'on pique, où l'on injecte, où l'on empoisonne... Il y a en effet deux formes de refus de l'esprit scientifique. D'abord et toujours, la crédulité qui se laisse arrêter aux apparences, au lieu de toutes les analyser, et qui ajoute foi à tout ce qu'on lui dit, pourvu qu'on le lui dise sous le sceau du secret. Ce sont les éternels imbéciles. Mais il y a aussi, et de plus en plus, pour s'opposer à l'esprit scientifique, l'incrédulité systématique. Ceux à qui on ne la fait pas. Ceux pour qui, derrière les phénomènes naturels, il y a, non la malice d'un dieu, mais la conspiration des hommes. "Ne pensez pas, disait Chesterton, que quand les hommes ne croiront plus en Dieu, ils ne croiront plus à rien. Ils croiront à n'importe quoi". En plein XIXe siècle déjà, Gustave Flaubert avait bien aperçu le problème: "Quand le peuple ne croira plus à l'Immaculée Conception, il croira aux tables tournantes". Nous y sommes. Pas sûr que nous y avons gagné. Comment ne pas voir, dans ce recul de l'esprit scientifique, dont nous ressentons chaque jour les progrès paradoxaux, alors que les sciences et les techniques ne cessent d'avancer, ce qu'Alain Finkielkraut a appelé une "défaite de la pensée"? Qui s'explique à son tour par une défaite de l'école, de notre chère école primaire, laïque et obligatoire, au profit de "l'école de la bienveillance", c'est-à-dire du crétinisme bêtifiant. La plus grande bataille que nous ayons à mener aujourd'hui est une bataille pour la raison. Contre le fidéisme. Contre l'économisme. Contre le déconstructivisme. Emmanuel Macron l'a enfin compris dans son discours du 12 juillet, qui ne manque ni de lucidité ni de courage. Si la crise du "covid" amenait les Français à prendre conscience que le seul choix véritable n'est pas entre la droite et la gauche mais entre le déclin et la renaissance, la crise actuelle n'aurait pas été inutile. "Le rythme profond du monde, disait Charles Morazé, est celui de l'esprit"». Parole potenti, che invitano a volare alto, a beneficio di tutti e, nel caso dei vaccini, di tante vite da salvare. Questo conterebbe di più della possente spinta nazionalista per la vittoria negli Europei di calcio.