Nous baignons dans l’informatique, une sorte de liquide amniotique qui, parfois, atteint des niveaux de propagation inquiétants. Du point de vue technologique ma génération a assisté à une révolution qui semble ne jamais s’arrêter : celui qui ne maîtrise pas les nouveautés est perdu et il risque, de plus, de se transformer en une sorte d’analphabète. Celui qui, au contraire, fait semblant de ne pas être intéressé par l’innovation et affiche une sorte de mépris pour cacher son incompétence, peut être comparé aux disciples de Ludd qui détruisaient les nouvelles machines de l’industrie manufacturière. L’enseignement innovateur et illuminé de notre Innocenzo Manzetti, cet inventeur polyvalent auquel on doit l’idée du téléphone (qui malheureusement lui a été volée), est toujours actuel. J’écris ce Calepin sur le clavier de la dernière diablerie de Apple, le célèbre Iphone, qui utilise toutes les possibilités dérivant des nouvelles frontières de la technologie. A côté de la liberté téléphonique du portable (conversations orales et sms), on ajoute Internet et e-mail. L’emploi du Gps (en attendant le système européen Galileo) permet de connaître la position dans laquelle on se trouve par rapport au satellite et offre une cartographie détaillée qui alimente un système de navigation très efficace. On peut écouter de la musique avec Ipod, enregistrer des vidéos avec You Tube. On peut noter les événements et les rendez-vous sur un agenda, mémoriser les contacts et les textes. Un petit appareil photo, qui est également caméra vidéo, est un œil indispensable dans notre société de l’information. Qui aurait pu penser que tout aurait été miniaturisé de cette manière, en nous rendant aussi libres de nous déplacer, de fournir et de recevoir des informations aussi passivement ? Je sais fort bien que le revers de la médaille existe : la privacy vacille, ces appareils causent des névroses compulsives, on risque d’oublier que le vis-à-vis est un des éléments indispensables de la sociabilité, le travail menace d'engloutir le temps libre et en même temps l’écran peut voler du temps au travail et en faire négliger les devoirs. Malgré les dangers, quand je pense qu’en primaire j’avais encore de l’encre sur mon banc, que avec mon premier portable je me sentais 007 et que pendant mon adolescence la télé n’était qu’en noir et blanc, toutes ces nouveautés me passionnent et j’espère vivement qu’on réalise le « téléporteur » de Star Trek avant mes quatre-vingt-dix ans !!