La technologie dans le domaine de l’information influence profondément les medias et les professions qui y sont liées. Aux Etats-Unis, le Pays d’où nous sont venues les plus grandes nouveautés dans les dernières décennies, on assiste à des phénomènes qui impressionnent. Par exemple le déplacement des journaux sur le Web jusque à l’annonce de la disparition des copies en papier: on ne lira l’édition du jour qu’à travers l’ordinateur. Ou encore la concentration des moteurs de recherche, avec le triomphe de Google, qui offre tous les jours de nouveaux services et entre dans le monde des smartphones. Autre exemple la réalité toujours plus forte des chaînes télé thématiques qui arrivent à satisfaire même les goûts les plus excentriques et les pay-per-view qui offrent des banques de données avec des programmes qui s’occupent de toutes les connaissances humaines. La télé se prépare, même en Vallée d’Aoste, à passer au numérique, qui offre de nouveaux programmes et permet, en cas de connexion à une ligne téléphonique, d’accéder à des services interactifs. Ensuite ça sera le tour du DAB, donc la radio numérique qui offrira également le transfert des données. Mais radio et télé sont aussi sur Internet ou elles peuvent voyager à travers les fibres optiques avec un lien par câble.
Si on considère les possibilités qui existent on est étourdis en pensant à la profession traditionnelle du journaliste: il devra s’adapter ou il sera effacé par des logiques de corporatisme. La démocratisation de l’information a beaucoup de visages, bons ou inquiétants, par exemple pour le contrôle des sources et de l’exactitude des informations. Rapidité et adaptabilité des instruments ont un poids capital. Mon portable contient désormais de nombreux dictionnaires et plusieurs livres en italien et en français, que je peux consulter en un instant. Je lis "La Stampa" tous les matins sur mon petit écran, je vérifie les agences de presse et j’écoute, notamment où je trouve une connexion wi-fi, des radios françaises ou italiennes, en fonction de mes goûts. Le monde, avec toutes les informations que je souhaite, est à ma disposition, dans mes mains. Cet univers qui coupe le souffle, et est la preuve d’une révolution digitale qui ne semble pas ralentir et élargit nos possibilités personnelles et collectives, nous oblige à réfléchir à deux aspects. D’abord au choix et à l’accès universel aux différentes technologies qui s’enchaînent et ensuite aux contenus et par conséquent à la nécessité que la Vallée d’Aoste exprime les informations qui la concernent et les possibilités culturelles qu’elle offre à travers les différentes chaînes de diffusion actives et passives. Le défi est énorme parce que l’enjeu est constitué par la survie de notre identité de peuple. L’invasion de cultures, modes, tendances, habitudes et traditions ne peut pas être arrêtée et il faut donc se faire à ces nouveautés, en évitant de se transformer en des revenants sans personnalité, emportés par ce qui vient de l’extérieur et incapables de profiter des nouveaux médias et des messages qu’ils transmettent, aussi bien à l’intérieur que à l’extérieur, pour promouvoir notre image. Voilà pourquoi à mon avis vivre au jour le jour est un délit, ainsi que réagir avec mépris ou peur aux défis de la modernité, comme si la tradition était une branche à saisir pour ne pas se laisser emporter par le fleuve de la technologie et de ses contenus. La tradition vit et se renforce grâce au lien constant entre passé et présent, qui n’est jamais la reproduction de ce qui a été déjà fait en d’autres moments: on le regretterait en étant confrontés à notre incapacité de profiter de la modernité sans qu’elle nous détruise.