Mi ribello all'idea che l'Europa e i Paesi democratici di tutto il mondo tacciano sul destino della Catalogna e spero davvero che ci siano azioni diplomatiche sotterranee per scuotere la Spagna e la sua scelta inaccettabile di privare i catalani di una mediazione politica a favore di una logica poliziesca e giudiziaria, che stride con i diritti costituzionali basilari. Penso al destino dei nove leader catalani in carcere in una detenzione preventiva degna di una dittatura. Sei sono ex membri del Governo che promosse il referendum considerato illegale di autodeterminazione del 1° ottobre 2017. Una, Carme Forcadell, è la ex presidente del Parlamento, sciolto da Madrid con il commissariamento dell'Autonomia regionale. Gli ultimi due sono i presidenti dei movimenti civici indipendentisti, Jordi Sànchez e Jordi Cuixart.
Leggevo sul sito francese "Equinox" questa storia: "Joaquim Forn fut le ministre de l'Intérieur le plus indépendantiste de l'histoire moderne de la Catalogne. Pourtant il n'est resté au pouvoir que trois mois et quatorze jours, du 14 juillet au 28 octobre 2017. Son prédécesseur ne voulait pas s'investir dans la déclaration d'indépendance. Forn a été nommé par Carles Puigdemont en raison de sa profonde détermination indépendantiste. Son rôle lors de la déclaration d'indépendance, en étant à la tête des 16.000 Mossos d'Esquadra, pourrait lui coûter trente ans de prison. Depuis le 2 novembre 2017, Joaquim Forn est emprisonné préventivement. Depuis le premier jour de son incarcération, il tient un journal intime". Esce oggi in francese il suo libro "Escrits de presó" nelle "éditions Enciclopedia" ed il sito pubblica in anteprima alcuni stralci di questo diario intimo tenuto in questi lunghi mesi di prigione. Vale la pena di rifletterci in profondità, perché questa questione catalana - qualunque giudizio si dia legittimamente - credo non possa contemplare questa logica persecutoria che contrastare con principi elementari del Diritto. Compreso il fondamentale diritto all'autodeterminazione che confinare ai Paesi del Terzo Mondo ed al post colonialismo e negare negli ordinamenti europei è argomento puerile e anacronistico. Ecco alcuni passaggi: «2 novembre. J'ai peur. Je le reconnais. Jamais je n'aurais pensé que je pourrais entrer dans une prison, et maintenant j'y suis. A mon âge avancé, j'aurais imaginé pouvoir vivre mille et une aventures et mésaventures, faisant face à des imprévus, à des hauts et des bas. Mais finir en prison ne figurait pas dans mes plans. Jamais de la vie. C'est vrai, qu'au fur et à mesure que la situation politique se compliquait au fil des derniers mois, il m'était quelquefois passé par la tête l'idée de finir en geôle. J'en avais même parlé avec ma femme Laura, et nos cercles les plus intimes. Cependant, j'avais fini par me convaincre que c'était une possibilité très lointaine et que ça n'arriverait pas. C'est un peu la même chose qu'avec les accidents de voiture: tu t'obstines à penser que ça n'arrive qu'aux autres et que toi tu contrôles la situation. Les ministres de la Generalitat de Catalunya, Josep Rull, Jordi Turull, Raül Romeva, Carles Mundó, Oriol Junqueras et moi-même sommes entrés à la prison d'Estremera ce soir. (Note d'Equinox: Joaquim Forn se réfère au gouvernement de Carles Puigdemont) Je n'oublierai jamais ce jour. Je ne le digérai jamais, je suppose. Faire face à la prison m'accompagnera tout le reste de ma vie. Je n'en ai aucun doute. Tout le monde le dit, je ne serai pas l'exception. Le traitement que nous avons reçu du personnel pénitentiaire a été assez bon. Il y a eu une grande différence avec celui des agents de la Guardia Civil qui a été désagréable. (Note d'Equinox: la Guardia Civil, la gendarmerie espagnole, a été chargée du transport de Barcelone à Madrid). J'ai eu une bonne impression du directeur du centre. J'ai passé avec lui un long moment avant qu'il ne m'assigne provisoirement une cellule. Nous avons dû remplir de nombreux formulaires et passer une visite devant le médecin, l'éducateur social et le psychologue. Nous avons reçu un kit d'hygiène personnel avec drap, serviette et couverture. Nous sommes allés dormir car nous étions défaits. Je partage ma cellule avec Oriol. (Note d'Equinox: Oriol Junqueras, vice-président du gouvernement Puigdemont). Nous sommes très fatigués. Plus que fatigué, je suis détruit».
«1er décembre. Ce matin nous sommes passés devant le juge. Je suis très nerveux. Les transferts de la prison [au tribunal] sont infernaux. Je les déteste comme je hais peu de choses dans ma vie. Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit. Ils nous ont levés à 6h30 du matin et nous ont fait attendre une heure dans la zone d'entrée sécurisée de la prison jusqu'à ce que la Guardia Civil nous emmène au tribunal. Nous étions tous les ministres ensemble. Il y avait Rull, Turull, Romeva et moi dans une fourgonnette de la Guardia Civil. Junqueras et Mundó dans une autre voiture de la Guardia Civil. Dans la fourgonnette, il y a un petit compartiment complètement fermé et sans aucune vue de l'extérieur, d'une capacité de cinq personnes. Il est éclairé par une faible lumière et ce matin-là, il faisait un froid glacial. Nous étions tous menottés durant ce trajet qui a duré une heure. Rull et moi-même avons été victimes de nausées monstrueuses. Nous étions malades comme des chiens. J'ai dû fermer les yeux, et une sueur froide m'a accompagné tout le chemin. Arrivés au tribunal, ils nous ont envoyés dans les mêmes geôles que nous avions connues le 2 novembre (Note d'Equinox : jour de l'incarcération en prison préventive suite à la déclaration d'indépendance). La comparution devant le juge s'est déroulée comme prévue. J'ai accepté de répondre aux questions de tout le monde, mais seuls mon avocat et celui de "Vox" m'ont interrogé. (Note d'Equinox: "Vox" est un parti d'extrême-droite qui s'est porté partie civile dans l'intégralité du procès contre les leaders indépendantistes). Le procureur ne m'a posé aucune question. J'ai fait ma déclaration durant vingt-cinq minutes et je suis retourné dans les geôles par le même chemin qu'à l'aller une heure avant. Pendant ce trajet j'ai pu croiser Turull et Cuixart qui allaient faire leur déclaration. Cuixart n'a pas perdu le sourire et il était physiquement en forme. On a pu échanger juste quelques mots. J'ai aussi vu Jordi Sànchez à l'intérieur d'une geôle. Quand je me suis approché pour le saluer, le policier qui m'accompagnait m'a interpellé verbalement. Menotté, je suis rentré à la prison d'Estremera cette fois-ci en voiture avec Mundó. J'ai pu voir et regarder l'extérieur. Ça m'a plu. J'ai ressenti une sensation bien étrange de circuler au centre-ville de Madrid, en voiture et menotté. Je crois que je devrai attendre longtemps avant de revenir en tant que touriste. Je n'oublierai pas facilement cette expérience humiliante».
«4 décembre. Ce lundi sera un jour difficile à oublier. Depuis la première heure j'étais impatient de connaître la décision du juge. Le show télévisé a commencé tôt. Les médias disaient qu'ils annonceraient la décision à partir de neuf heures du matin. Ils l'ont fait de manière impatiente comme quand on attend de savoir qui sont les gagnants des "Oscars". Comme s'ils ne pouvaient pas attendre. Comme s'ils jouaient leur vie. L'information s'est faite attendre plus que prévue. Finalement elle a été rendue publique à 10h45. J'étais dans la salle où l'on pouvait regarder la télévision et j'ai reçu un coup de masse. Comme si le juge m'avait frappé avec une masse directement sur la tête. Je l'ai vu sur la chaîne "La Sexta" : "A Junqueras et à l'ex-ministre de l'Intérieur, la remise en liberté est refusée". Je l'ai lu sur l'écran, sans le son, comme toujours. Le reste des prisonniers qui m'accompagnaient devant la télé ne savaient pas quelle tête faire ni quoi me dire. Je suis allé le dire à Raül qui avait préféré se réfugier dans l'enceinte de la bibliothèque. Il est resté paralysé, muet, sans savoir comment il devait réagir. Plus tard il m'a dit qu'il était convaincu que si nous ne sortions pas tous, lui serait un de ceux qui resterait derrière les barreaux. (Note d'Equinox : Raül Romeva était le ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Puigdemont. Il s'est énormément démené pour internationaliser le processus indépendantiste à travers le monde). Nous avons mangé ensemble et avant de partir, les ministres ont pu me dire au revoir, parce que les avocats ont fait coïncider les parloirs. Nous ne pouvions pas le croire. Nous nous sommes embrassés comme si c'était la dernière fois. Comme si nous ne nous reverrions plus jamais. Nos grands-parents qui ont fait la guerre nous disaient que les compagnons de tranchée sont plus que des frères. Maintenant je le comprends, ce sont des frères de sang. Une fois passée la déception, je suis content pour mes compagnons et leur famille. Il me semble évident qu'il est mieux qu'ils puissent sortir en liberté et être avec leur famille, plutôt que nous soyons tous emprisonnés. Au minimum, ça me permet de rêver qu'un jour il y a une possibilité que je sorte d'ici».
Speranza sinora caduta nel vuoto e resta un problema politico enorme. Lo ricordava una decina di giorni fa Francesco Olivo inviato de "La Stampa" a Barcellona: «Prima il silenzio assoluto, poi un'onda sonora che percorre sette chilometri. E' il momento culminante della manifestazione della "Diada", la festa "nazionale", che ogni anno riempie le strade di Barcellona. La grande prova di forza dell'indipendentismo catalano, quest'anno è stata vissuta nel segno della richiesta di libertà per i leader in carcere preventivo. I capi storici del movimento non ci sono più, chi in galera, chi all'estero, la repubblica proclamata un anno fa è durata poche ore, le strategie sono ondivaghe, ma una cosa è certa: questa metà di catalani resta mobilitata». Ignorare queste voci di un milione di cittadini è contro ogni logica e dimostra quanto le democrazie occidentali si identifichino - laddove non c'è federalismo - in una logica da Stato Nazionale terribilmente intoccabile con una sovranità esclusiva, che sa diventare violenta con chi viene considerato "ribelle" nel nome della sua libertà.