Capita di guardarti attorno e di chiederti che cosa abbiamo fatto di male per avere un'umanità piena di fissazioni ed una delle caselle che più mi preoccupano sono gli integralismi, i fondamentalismi di chi si irreggimenta in pensieri unici. Si diffonde di questi tempi, da una militanza verbale a veri gruppi militarizzati veri e propri con blitz, l'"animalismo", che da comprensibile amore per gli animali, si sta facendo sempre più, da vocabolario, "movimento che si oppone allo specismo, rifiutando l'idea della superiorità della specie umana sulle altre specie animali e sostenendo che l'appartenenza a una specie non giustifica la pratica di disporre della vita e della libertà di un essere di un'altra specie". La punta estrema è composta da chi predica la fine di noi uomini per «liberare» la natura.
Incappo in un libro interessante ma difficilissimo in alcuni capitoli, in cui l'autore si attarda su temi anatomici e genetici di cui ho colto quel che sono riuscito a capire. Ma certi passaggi contro la deriva delle frange estreme degli animalisti sono chiarissimi. Il libro, uscito da poco, è "Singe toi-même" di Alain Prochiantz, che è "neurobiologiste, administrateur du Collège de France, titulaire de la chaire Processus morphogénétiques", dal che si capisce perché molte pagine hanno un taglio assai specialistico. Ma la direzione è chiara sin dalle prime pagine: «Certains aujourd'hui mènent donc un combat idéologique sur la question animale, y compris à travers des positions antispécistes qui, sans nier forcément les distinctions entre espèces, attribueraient à toutes les espèces une sorte d'égalité ou de "droit à la parole". On peut en prendre acte, mais on peut aussi considérer, c'est mon cas, que de refuser que soient infligées des souffrances gratuites aux animaux ne met pas ceux-ci au même rang que les humains victimes de préjugés et discriminations dont chacun sait les niveaux d'horreur auxquels ils peuvent mener». Aggiunge sul ruolo nostro, del sapiens, nell'equilibrio fra le diverse specie: «Position résultant d'un cerveau monstrueux qui l'a poussé, pour ainsi dire, hors de la nature, l'en a comme privé, tout en lui conférant un pouvoir sans précédent sur la nature à laquelle il ne cesse d'appartenir puisqu'il en est le produit évolutif». E motiva più avanti: «Qu'il s'agisse de langage (syntaxe et grammaire), de pensée symbolique, de réflexion sur soi-même, de planification à long terme, de mémoire autobiographique, de théorie de l'esprit, d'activités artistiques et littéraires, de croyances plus ou moins superstitieuses comme les religions, les humains ont des performances sans commune mesure avec celles des chimpanzés, pourtant les singes qui leur sont les plus proches génétiquement». E ancora: «Bref, si nous sommes bien des singes, plus précisément des primates anthropoïdes, nous sommes quand même des hominines, les seuls qui restent depuis la disparition de neanderthalensis et des dénisoviens, ce qui fait de nous une espèce à part dans un lignage séparé de celui des chimpanzés et des bonobos (Pan troglodytes et Pan paniscus) depuis 7 millions d'années». Ma quel che ci differenzia è la capacità di accumulazione del sapere: «Le caractère incrémentiel des cultures humaines, chaque génération reprenant l'ouvrage là où la précédente l'a laissé, ce qui nous distingue fortement de tous les autres animaux, chimpanzés et bonobos compris, n'est pas une idée nouvelle et je me dois ici de rappeler ces quelques lignes d'Henri Bergson tirées de "L'Évolution créatrice": "Or, chez l'animal, l'invention n'est jamais qu'une variation sur le thème de la routine. Enfermé dans les habitudes de l'espèce, il arrive sans doute à les élargir par son initiative individuelle; mais il n'échappe à l'automatisme que pour un instant, juste le temps de créer un automatisme nouveau: les portes de sa prison se referment aussitôt ouvertes; en tirant sur sa chaîne il ne réussit qu'à l'allonger. Avec l'homme, la conscience brise la chaîne... Il le doit à son langage, qui fournit à la conscience un corps immatériel où s'incarner et la dispense ainsi de se poser exclusivement sur les corps matériels dont le flux l'entraînerait d'abord, l'engloutirait bientôt. Il le doit à la vie sociale, qui emmagasine et conserve les efforts comme le langage emmagasine la pensée, fixe par là un niveau moyen où les individus devront se hausser d'emblée, et, par cette excitation initiale, empêche les médiocres de s'endormir, pousse les meilleurs à monter plus haut»". L'esito è spiegato qui in modo chiaro: «C'est à partir de cette étrangeté qui est la nôtre, d'être des singes chez lesquels un petit nombre de mutations en sept millions d'années, une broutille au regard des trois milliards d'années de l'évolution du monde vivant, a permis un destin cognitif monstrueux, qu'il nous faut maintenant réfléchir à ce que cela implique quand on se met dans la perspective d'une "politique de la nature". Car notre place dans la nature, à la fois dehors et dedans, "anatures par nature" - ne peut pas se traduire en termes des droits que les uns ou les autres, humains et non-humains, vivants et inertes, peuvent avoir. Il n'y a pas de droits dans la nature, sinon les lois sans pitié de la lutte pour la vie, mais plutôt des devoirs que pourrait, si nous en décidions ainsi, nous imposer notre nature humaine; vis-à-vis de nous-mêmes, on peut l'espérer, mais aussi vis-à-vis de la Terre et de ses autres habitants, pour nous limiter égoïstement à notre petite planète». Tutte queste ragioni spingono Prochiantz a una posizione netta, del tutto condivisibile: «On me permettra donc de ne pas adhérer à cette religion de la nature qui se manifeste de façon insistante et prend des formes politiques qui peuvent sembler sympathiques mais peuvent aussi inquiéter dès lors qu'elles se présentent comme salvatrices d'une nature sacralisée. Si on refuse d'adhérer à des sociétés fondées sur la lutte sans pitié entre individus et entre espèces, alors il faut se débarrasser de cette mythologie naturaliste et assumer la place qui est la nôtre dans l'histoire de l'évolution, cette rupture qui résulte de cette monstruosité cérébrale dont je me suis efforcé d'expliquer l'origine biologique tout au long des pages qui précèdent. Toutes les espèces étant mortelles, quand sapiens aura disparu, la nature sans ses éléments humains continuera son évolution, et on peut être certain que nous serons loin des visions idylliques d'un parc de loisirs, même s'il n'y aura plus personne pour raconter la suite de l'histoire». Sul nostro destino lo scienziato ha delle certezze, anch'esse ben espresse verso la fine del volume in poche righe: «En attendant, sapiens est encore présent même si tout indique qu'il travaille à l'accélération de sa perte, pas à celle d'une nature qui, pour ce qui concerne la planète Terre, continuera son existence aveugle pendant quelques milliards d'années, jusqu'à l'explosion prévue du système solaire. Nous sommes donc en charge de nous-mêmes et du milieu, pas du tout naturel4, qui est le nôtre et il nous appartient d'œuvrer pour prolonger l'aventure humaine aussi longtemps que possible, même si on aura compris qu'aux yeux de l'histoire de notre univers, voire de tous les univers, cela ne représente en rien une nécessité, juste notre désir de rester les gagnants de l'évolution sur Terre et de voir pousser nos rejetons et les rejetons de nos rejetons, sur le plus grand nombre de générations possibles. Ce n'est donc pas de la nature qu'il s'agit, mais bien de l'espèce humaine. Ayons donc la franchise d'assumer notre égoïsme puisque, de toute façon, la nature s'est débrouillée avant nous et n'a pas besoin de nous pour poursuivre son évolution aveugle, sans fin et sans finalité, sinon la fin calculée par les astrophysiciens. Pour continuer sur le thème de la survie de l'espèce, la nôtre, le cerveau humain, qui n'a pas d'équivalent, nous donne la possibilité de nous projeter dans le futur et d'anticiper. Nous savons aujourd'hui, et les scientifiques jouent dans cette prise de conscience un rôle décisif, que notre mode de développement et les structures sociales et géopolitiques actuellement dominantes mettent la survie de notre espèce en danger et ce à court terme. Il faudra donc, si on veut prolonger un peu l'aventure, modifier notre façon d'habiter la Terre». Cambiare le nostre abitudini e capire quanto sia ingenuo chi dipinge un mondo animale disneyano: «Justement par un effet de distance cérébrale qui nous permet d'édicter des lois nous imposant des devoirs vis-à-vis des animaux. Ce qu'aucune autre bête ne ferait, qu'on aille faire un tour sans artefacts humains, vêtements, médicaments et armes, dans les jungles qui nous restent. Je souhaite sincèrement bonne chance à ceux qui seraient tentés par cette expérience». Può apparire impressionante un esempio che cita e che ha fondamento scientifico: «La démence qui accompagne parfois le vieillissement, cette forme retrouvée d'animalité pure, nous horrifie et c'est lucidement que nous préférerions, tant que nous pouvons encore penser, être vraiment morts et ne pas vivre sans notre raison humaine, comme le font les autres bêtes. On l'aura sans doute compris, cette question du rapport entre les humains et les autres animaux m'a, je l'avoue aisément, occupé pendant de nombreuses années et je suis arrivé à la conclusion que le danger auquel nous sommes confrontés est d'abord celui de l'anthropomorphisme. Ce n'est pas respecter les animaux que de les humaniser et de les priver de leur animalité, chaque espèce ayant la sienne propre, comme nous avons la nôtre qu'on appellera humanité. Un danger extrême de l'anthropomorphisme, de ce brouillage des frontières entre humains et non-humains, est qu'il joue dans les deux sens. À travers, l'histoire, y compris l'histoire très récente, la cruauté extrême d'humains pour d'autres humains a été facilitée par la déshumanisation des victimes, qu'elle porte le nom de racisme, d'antisémitisme ou de misogynie. Au risque de me répéter, mais l'enjeu est ici de taille, seuls les humains peuvent écrire le droit, sauf à en référer à des droits de la nature, dans une conception religieuse de la nature». Questo insieme di pensieri sono utili per capire quanta responsabilità abbiamo con le nostre intelligenze e con le nostre conoscenze di esseri umani, senza fare degli animali e della Natura delle caricature per sostenere ideologie bislacche.