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19 mar 2021

I vaccini e l'Europa

di Luciano Caveri

Leggo, nel limite del possibile, quanto scrive la stampa internazionale e devo riconoscere che c'è molta qualità non sempre rinvenibile nel giornalismo italiano. Spicca dappertutto questa questione dei ritardi nei vaccini, cui in queste ore si somma la macroscopica storia - esasperata anche in Italia - della presunta pericolosità di "AstraZeneca", che ha innescato ieri anche in Valle d'Aosta una fuga dalle liste dei vaccinandi. Sarà bene sgombrare in fretta il campo dai dubbi e spingere le vaccinazioni sulla base finalmente dal vero e proprio Piano vaccinale nazionale appena varato dal Governo Draghi. Da noi già esisteva un Piano vaccinale corrispondente alle nostre necessità, turbato da queste vicende cui accennavo ed anche purtroppo dal problema capitale del ritardo nella distribuzione dei vaccini da parte delle ditte produttrici. La macchina rischia di incepparsi in assenza del materiale da inoculare.

Non torno su pasticci italiani annessi e connessi, tipo mascherine arrivate con procedure dubbie, banchi a rotelle inutili, gazebi inutilizzati, virologi chiacchieroni e contraddittori e confusioni varie da parte dello Stato che pure, dopo la sentenza sulla legge regionale valdostana da parte della Consulta, assurge come unico padrone e decisore della situazione con evidenti perplessità di logica e di buonsenso. Ma anche l'Europa non brilla e trovo due articoli interessanti sul giornale francese "L'Express". Il primo, con un riferimento storico preciso per la storia francese e cioè la sconfitta lampo della Francia contro la Germania attaccante, scritto dal giornalista Nicolas Bouzou: «On comprend mieux, ces temps-ci, les ressorts de la débâcle militaire de 1940. Dans son livre "L'Etrange Défaite" (Gallimard), Marc Bloch (1886-1944) analyse les causes du désastre: une armée bureaucratique, trop de niveaux hiérarchiques, des prises de décision tardives, des ordres exécutés à un rythme d'escargot, la prédominance des "petits chefs", des bataillons mal considérés, sous-équipés et épuisés, une compétition plus qu'une coordination entre les bureaux et les services, l'incohérence des directives, l'incapacité à reconnaître ses erreurs. Tous les éléments qui nous font perdre la course vaccinale contre le virus sont déjà présents, y compris l'autosatisfaction devant le désastre dont certains responsables européens sont coutumiers. Rappelons quelques chiffres: début mars, plus de la moitié des Israéliens avaient reçu au moins une dose de vaccin; près de vingt pour cent de la population britannique était dans le même cas; quelque 15 pour cent des Américains... Mais moins de cinq pour cent des habitants de l'Union européenne et seulement 3,9 pour cent de ceux résidant en France. Disons-le: la campagne vaccinale européenne est un fiasco, et la campagne française un fiasco dans le fiasco. Ce retard de l'Union devrait déclencher un scandale dans tous les pays du continent. Or il n'en est rien, comme si les Européens avaient décidé de sortir de l'Histoire, d'accepter leur position de suiveur, d'être de simples spectateurs. Comme s'ils avaient perdu le goût de la puissance et la foi dans l'avenir. Comme si ce fatalisme validait notre déclin relatif». La comparazione spaventa e scuote. Torna sul tema sullo stesso settimanale la giornalista e scrittrice tedesca Marion Van Renterghem: «Ce devait être le grand moment européen. La campagne de vaccination était très exactement ce que l'Union n'avait pas le droit de rater. Et qu'on ne vienne pas nous dire que la santé ne relève pas formellement de sa compétence: ce qui touche au respect de la vie humaine est le coeur même des valeurs qu'elle incarne. De l'Europe, on n'attend pas de miracles sur le dynamisme entrepreneurial qui structure l'Amérique ou l'Asie. On n'attend pas d'elle une capacité militaire commune dont elle est dépourvue ni qu'elle se substitue à la Silicon Valley. Mais on l'attend sur ce qui fonde sa marque et sa réputation: l'esprit européen, le modèle social, la protection des citoyens. Face à la crise la plus grave de son existence, l'UE devait se montrer plus que jamais à la hauteur du défi: s'affirmer comme rôle modèle, afficher l'efficacité de son soft power, prouver l'avantage inconditionnel que nous avons, nous les Européens, à être ensemble et unis dans l'adversité. Le début de la pandémie fut illustré par le spectacle désolant d'une cour de récré où des Etats membres se volaient leurs masques entre eux, où d'autres fermaient leurs frontières sans concertation. Puis vinrent la fierté et l'euphorie: l'initiative exceptionnelle prise en mai 2020 par Angela Merkel et Emmanuel Macron, reprise par la Commission européenne et votée à l'unanimité des Etats, de contracter un emprunt commun destiné à un vaste plan de relance pour les pays et secteurs les plus meurtris par le "covid". Puis cette autre initiative, en juin, de mutualiser les commandes de vaccins à l'échelle de l'Union, afin d'éviter que certains pays ne se retrouvent défavorisés. Après avoir opéré une révolution en brisant le tabou allemand de la mutualisation des dettes, la chancelière convainquait son pays de ne pas profiter seule du vaccin qu'elle avait contribué à produire, le "Pfizer-BioNTech". C'était magnifique». Poi la stessa autrice spiega come si passa dalla luce al buio: «Une Europe solidaire et plus politique se réveillait à la faveur de la crise. L'enchantement fut bref. La bonne idée de centraliser les achats de vaccins n'a pas survécu à sa mise en œuvre. Commandes passées trois mois trop tard, révision à la baisse des engagements pris par les laboratoires, retard à l'allumage de la Commission, aggravé ensuite par les défaillances logistiques des Etats membres». Ma esiste una débâcle ancora più dolorosa, così descritta: «Le fiasco européen est d'autant plus regrettable qu'il a mal choisi son heure. Au moment où le "Brexit" vient d'être entériné, il eût été plus ingénieux de donner des regrets aux Britanniques de nous avoir quittés, plutôt que de leur servir sur un plateau l'illusion de croire qu'ils ont eu raison de le faire. Bruxelles a offert à Boris Johnson l'occasion inespérée de faire oublier les poissons qui pourrissent dans les ports britanniques pour cause de frontières restaurées, ainsi que sa gestion calamiteuse de la crise du "covid", qui vaut à son pays de connaître l'un des taux de mortalité les plus élevés d'Europe. La réussite britannique en matière vaccinale ne doit rien au "Brexit", mais elle est spectaculaire et humiliante pour l'Union. Environ cinq pour cent des quelque 450 millions d'habitants de l'UE ont reçu au moins une dose de vaccin, contre près de 28 pour cent au Royaume-Uni, plus de 14 pour cent aux Etats-Unis et 54 pour cent en Israël. Les comparaisons sont cruelles. Faut-il plus de patience? Se dire que dans la course du lièvre et de la tortue, c'est la tortue qui gagne à la fin? En attendant, à la question basique: "Est-on mieux dans l'UE ou hors de l'UE pour être vacciné et reprendre une vie normale?", la réponse n'est pas celle que l'on aurait espéré entendre. A qui la faute? Les Etats ont leur responsabilité. Si la France se montre incapable d'assurer correctement la logistique de la vaccination, si elle s'est déclassée au point d'être le seul pays, parmi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, à ne pas avoir su produire un vaccin, elle ne peut s'en prendre qu'à ses propres défaillances, et bien au-delà de l'actuel gouvernement. Mais la vraie coupable est la qualité intrinsèque de l'Union européenne, celle-là même que l'on vante et que l'on apprécie: l'exigence des valeurs. L'UE s'est dotée de règles sanitaires et de protection des citoyens qui font envie au monde entier, mais son obsession du modèle parfait et d'une société refusant tous les risques est contradictoire avec l'exercice de l'action publique en temps de crise. L'Europe est inapte à l'urgence. Or, dans notre XXIe siècle où les crises ont cessé d'être exceptionnelles pour devenir récurrentes, l'UE doit accepter de raccourcir son honorable circuit de décisions et savoir casser quand il le faut cette vertu qui est la sienne: la lenteur. Repenser l'urgence, d'urgence». Come non condividere a pieno?