Capita ogni tanto che in occasioni ufficiali o in riunioni ristrette io citi mio zio Séverin Caveri, uomo politico decisivo per decenni nella politica valdostana e uomo di profonda cultura. Qualcuno mi dice con affetto che nel citare lui limiterei in qualche modo me stesso. Penso che non sia così e che sia, invece, un necessario riconoscimento non solo familiare. Anzi, una sorta di risarcimento per un uomo a cui si sarebbero dovute dedicare piazze (una sola ad Aosta!) e strade e la stessa Union Valdôtaine non sempre sembra ricordare un suo esponente che ha guidato il Mouvement in acque difficili. Mi piace oggi, per la sua evidente attualità, estrapolare qualche pensiero da un suo brillante discorso del 1945, quando i valdostani riempivano le piazze e la “question valdôtaine” era importante in Italia e figurava sulle pagine dei giornali in Italia e non solo. Riguarda il ruolo dell’UV e suona come musica in un’epoca in cui personalmente spero nelle réunification o come altrimenti la si vuole chiamare, di cui scrivo oggi per l’ultima volta in attesa del lieto evento. Sia chiaro che le parole che riporterò valgono in primis per me. Così Caveri: “L'esprit d'exclusivisme doit être étouffé: la maison de l'Union doit avoir les portes et les fenêtres ouvertes: tous peuvent entrer. Pour nous il n'y a pas de différence de couleur: il y aura parmi nous des conservateurs et des progressistes, des croyants et des incroyants, des partisans et des internés, les ouvriers de la première heure et de la dernière: pour nous ils ne seront que des valdôtains. Nous n'avons pas des buts cachés, des buts mystérieux ou ténébreux. Notre action se développera à la lumière du soleil. Notre but est un seul: travailler tous ensemble pour la petite patrie”. La politica non è folklore, come giustamente sottolineato: ”Il faudra d'autre part éviter que l'Union Valdôtaine se réduise au rôle d'une Famija Turineisa, qui s'occupe des costumes de Gressoney et de Courmayeur. Le folklore est une bonne chose, et peut être un moyen indirect. Mais ce n'est qu'un aspect et un des moins importants de notre action. D'autre part nous ne devons pas être des admirateurs outrés du passé: ceux qui ne regardent pas le présent et ne regardent pas vers l'avenir, sont semblables à ces personnages de la Bible, qui ont été transformés et figés en des statues de sel, tandis qu'ils se retournaient vers la cité morte”. Ancora un concetto: ”L'étude de notre histoire sera un moyen formidable de valdôtanisation, surtout des jeunes, mais nous devons dans le même temps concevoir les problèmes valdôtains d'une manière moderne. Sans cela, on nous considérera comme des restaurateurs de vieilleries. Il ne s'agit pas de ça. Il faut démontrer que les vieux, que les réactionnaires sont les autres, ceux qui conçoivent l'état unitaire et centralisé comme un Dieu, ceux qui conçoivent la Nation comme un mythe ou comme un bloc homogène. La conception moderne de l'état ne peut plus être celle de Hégel ou celle des unitaires du siècle passé. Les hommes modernes se sont aperçus que les petites patries sont plus vivantes que jamais et qu'en tuant les petites patries, les grandes patries deviennent des abstractions stratosphériques. Donc nous sommes nous les jeunes et les modernes: les vieux et les réactionnaires sont ceux qui nous fatiguent les oreilles avec la prose patriotarde”. Mamma mia, che attualità, pensando a certi discorsi sentiti in Italia in questi tempi proprio attraverso la condannata retorica patriottarda! Infine un pensiero a me molto caro: ”Nous devons éviter de tomber dans un nationalisme régional. Les valdôtains ne doivent pas penser d'être le peuple élu. Nous ne devons pas faire de la démagogie valdôtaine. Nous devons reconnaître nos défauts afin de pouvoir les corriger”. Dobbiamo svolgere questa funzione salvifica di autocritica per sapersi difendere da errori e omissioni.