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21 gen 2024

Un mondo che spaventa

di Luciano Caveri

La vita scorre e indubbiamente in quest’epoca si assiste per molte ragioni ad un forte ripiegamento nel privato. Sono solo certi estremisti a far militanza politica in logiche settarie, mentre quella che un tempo si chiamava opinione pubblica (concetto settecentesco ma con radici già nei secoli precedenti) sembra indifferente ad eventi epocali che ci stanno investendo. Dico sempre che già non è facile per chi vive la quotidianità capire dove stia andando la Storia. Più facile è scriverne a posteriori e star lì a lambiccarsi su origini e segnali che creavano le condizioni per quanto poi sarebbe avvenuto. Chi si occupa della coppia politica-amministrazione, come me nel suo piccolo, vive così oscillando fra quanto capita ogni giorno, guardando alle cose da fare e coltivando le proprie idee, ma non può neanche fare a meno di astrarsi dagli affari correnti e dai progetti più lunghi e guardare ad uno scenario mondiale inquietante e a cui non si sfugge neppure chiudendosi in un eremo. Leggevo un commento lucido su L’Express di Anna Rosencher, che ben descrive un certo smarrimento e anche una sorta di rassegnazione rispetto ad eventi che potrebbero farci precipitare con eventi sempre più drammatici in un improvviso inferno globale. Ecco l’inizio: “Dans la cartographie médiévale, il était courant de dessiner des créatures mythologiques sur les zones encore inexplorées par l’homme : « Hic Sunt Dracones » y ajoutaient les cartographes – littéralement : « ici sont les dragons » –, pour signaler l’entrée dans l’inconnu, et donc, le danger. La formule pourrait, hélas, être un bon slogan pour 2024. Où allons-nous ?”. Già, questo è un legittimo interrogativo, che si fa pressante - e non è retorica - per chi abbia come me dei figli e si domanda che cosa ne sarà di loro. “Quelque chose - prosegue l’articolo - semble avoir dévié des rails sur lesquels l’Occident s’attendait à voir cheminer l’Histoire, avec ses accrocs, ses détours, mais – cahin-caha – l’installation dans une paix mondiale”. Poi la constatazione: “Quelque chose a bougé. Mais il en est parfois de l’Histoire comme des embranchements de chemin de fer, si nous sentons que quelque chose a changé, il est encore trop tôt pour savoir à quel point. Nous manquons de recul et de sens de l’Histoire. Où allons-nous ? Depuis la chute du mur de Berlin, les démocraties libérales s’étaient convaincues que leurs principes finiraient par se diffuser, par l’attractivité de l’Etat de droit et de la société de consommation. La Chine, la Russie, l’Iran et d’autres sont non seulement en train de démentir ce pronostic, mais en plus, les menaces s’amoncellent. En Ukraine, à Taïwan, au Proche-Orient. Ces nouveaux tourments du monde surviennent après des décennies d’affaiblissement de nos sociétés, empêtrées dans divers maux : méritocratie défaillante, crise de la démocratie représentative, classes populaires en colère, hyper individualisme érodant le bien commun, passion pour le mea culpa, glorification des identités particulières, pertes de souveraineté… “. Eccoci, dunque, al 2024. E alla domanda che si pone la Rosencher ed io con lei: ”Où allons-nous ? Les pays d’Occident sont désormais largement peuplés de citoyens qui n’ont pas connu la guerre. Nous sommes à bien des égards des puceaux de l’Histoire. Or, face aux nuages qui s’accumulent, face aux répercussions, ici, des conflits de là-bas – et notamment au Moyen-Orient –, nous sommes de plus en plus nombreux à nous demander : l’Histoire donne-t-elle des signes avant-coureurs avant de mal tourner ? Bien sûr, on se réfrène. On tente de ne pas céder à la grandiloquence bon marché. Combien de fois a-t-on entendu parler du « retour du tragique » sur les plateaux télé, avant de passer au sujet suivant ? Le confort de nos canapés au salon semble immuable. Les démocraties libérales, l’air que nous respirons. Mais depuis quelques mois, on ne peut s’empêcher de se demander : savons-nous les défendre ?”. Già la difesa della democrazia dai nemici ed esterni. Un vero tormento che ci deve convincere che l’indifferenza è pericolosa. Una personalità straordinaria come Stéphane Hessel, uomo dalla vita avventurosa, ha scritto: “Il peggiore degli atteggiamenti è l’indifferenza, dire “io non posso niente, me ne infischio”. Comportandovi così, perdete una delle componenti essenziali che ci fa essere uomini. Una delle componenti indispensabili: la facoltà di indignazione e l’impegno che ne è la diretta conseguenza”. Un valore universale in periodi tempestosi.