Ci sono cose distanti e apparentemente piccole, che ti danno il senso della vita. Ci ho pensato leggendo su "Le Point" un articolo dì Patrick Besson, che mi ha fatto venire in mente le tante volte che sono stato a Parigi e, imparando a destreggiarmi nel dedalo della metropolitana, acquistavo ogni volta il carnet dei biglietti per risparmiare. Scrive Besson: «Longtemps, je n'ai pas voulu accorder foi à cette rumeur jusqu'à ce qu'elle devienne une certitude: dans quelques mois, on ne pourra plus acheter un ticket de métro à Paris. On aura une carte. Une de plus. La vie de l'homme du XXIe siècle: un château de cartes. Je sais pourquoi notre société ne tourne plus rond: les gens intelligents se sont occupés à jouir de la vie, laissant le pouvoir aux imbéciles qui n'ont fait que des bêtises. On a une carte pour entrer dans son parking, une autre pour prendre de l'argent au distributeur, une troisième pour acheter des médicaments, une quatrième pour la "Fnac", une cinquième pour le supermarché, une sixième pour le spa, etc. "Voyage sans cartes", avait écrit Graham Greene en 1936 à propos de son expédition, dans l'entre-deux-guerres, en Sierra Leone. Pour nous, ce sont cartes sans voyage. Elles gonflent notre portefeuille, devenu un porte-cartes, comme celui des marchands de bœufs des abattoirs de la Villette au siècle dernier». Poi mi immedesimo: «Vieillir, c'est assister au décès de ses parents, puis à celui de ses amis plus âgés, et enfin à la disparition des artistes qui nous aidaient à vivre, qu'ils fussent musiciens, cinéastes, peintres ou écrivains. Et, aujourd'hui, à celle du ticket de métro». Poesia in prosa, ed il pensiero a quante cose perdute, cui era affezionato, ognuno di noi ha perso nel nome dei cambiamenti.