Conversare è un piacere della vita. Certo dipende dalle situazioni e dagli interlocutori. Diceva lo scrittore André Maurois: “La conversazione è un edificio al quale si lavora in comune. Gli interlocutori devono sistemare le loro frasi pensando all'effetto d'insieme, come fanno i muratori con le pietre.” Esisteva un tempo e io l’ho vissuto in un viaggio in aereo o in treno parlando con chi mi era vicino, piuttosto che in una sala d’attesa di un medico o in un pranzo conviviale. Parlare con altre persone era l’assoluta normalità e faceva parte della normalità. Un piacere, che creava persino amicizie inaspettate. Oggi non è più così e si perde di conseguenza uno degli aspetti fondativi dei rapporti umani e sociali. David Le Breton, sociologo e antropologo, ne ha scritto su Le Monde. Così inizia: “Dans le monde contemporain de l’hyperconnexion, les conversations qui sollicitent un face-à-face ou plutôt un visage-à-visage, une écoute, une attention à l’autre, à ses expressions, deviennent rares, de même le tact qui les nourrissait. Souvent, en effet, elles sont rompues par des interlocuteurs toujours là physiquement, mais qui disparaissent soudain après l’audition d’une sonnerie de leur portable ou dans le geste addictif de retirer ce dernier de leur poche dans la quête lancinante d’un message quelconque qui rend secondaire la présence bien réelle de leur vis-à-vis. Ils regardent ailleurs et quittent l’interaction, abandonnant là leur interlocuteur qui reste les bras ballants, en se demandant que faire de ce temps d’effacement de la présence, ce moment pénible où on l’a éteint en appuyant sur la touche « pause » de l’existence“. Questa sparizione vera e propria ha implicazioni familiari che emergono in modo macroscopico in periodo festivo, quando le occasioni mondane sono superiori e si riflette anche nella sfera più intima. Ancora Le Breton: ”Même le repas de famille, autrefois haut lieu de transmission et de retrouvailles, tend à disparaître. Chacun arrive à son heure et va chercher à la cuisine les plats achetés tout prêts au supermarché avant de s’abandonner à son écran personnel. Dans nombre de familles, le repas est une assemblée cordiale de zombies qui mangent d’une bouche distraite, peu attentifs au goût des aliments, dans l’indifférence à la proximité des autres, tous absorbés par leur cellulaire ou leurs écrans divers”. Non solo adulti, ma anche bambini che non giocano più fra loro, vittime di una sorta di spegnimento legato all’uso di un telefonino o di un tablet, alienante baby sitter del nuovo millennio. Guardate coppie o gruppi di amici o colleghi a tavola, chiusi nella loro dimensione virtuale: ”Les restaurants renvoient la même image d’hommes ou de femmes qui, après de brèves minutes de congratulations mutuelles, disparaissent rapidement derrière leur portable. Ils sont autour de la même table, mais seuls, les yeux captifs de leur écran, dans l’oubli de ce qu’ils mangent et du fait qu’ils sont censés être entre amis ou collègues. La conversation est en voie de disparition, vestige archaïque d’un temps révolu ». Siamo zombie anche per strada e ci stupisce l’interruzione di chi ci domandi un’informazione o un amico che ci fermi per salutarci, mentre siamo immersi nello schermo del nostro apparato. Ancora Le Breton: ”Nous entrons en ce sens dans une société fantomatique où, même dans les rues, les yeux sont baissés sur l’écran dans un geste d’adoration perpétuelle, et non plus ouverts sur le monde environnant. La plupart de nos contemporains sont aujourd’hui presque en permanence prosternés devant leur portable qui les pousse en avant ou les maintient dans une sorte d’hypnose sans fin qui les coupe de leur environnement immédiat. Ils parlent seuls, commentant souvent leurs faits et gestes. Ce qu’ils disent importe finalement peu”. Siamo ad una trasformazione fisica e mentale con cui il sociologo chiude la sua riflessione: ”Le portable est devenu partout autour de nous un cinquième membre, encore plus ou moins détachable avant qu’il ne soit greffé à une main ou à une oreille. On n’a jamais autant communiqué, mais jamais aussi peu parlé ensemble.(…) Ce recours hypnotique au portable ajoute encore à l’hyperindividualisation de nos sociétés, il renforce l’indifférence aux autres autour de soi que l’on heurte parfois sur le trottoir tant l’attention est captive de l’écran. Chacun désormais tend à faire un monde à lui tout seul. La réciprocité du visage-à-visage dans la respiration de l’échange devient une exception”. Infine, come non condividere? ”Avant l’arrivée des techniques modernes de communication, et notamment le téléphone cellulaire ou Internet, les gens se parlaient à la table familiale, au travail lors des pauses, au restaurant, dans les cafés, les transports en commun, sur le chemin du travail ou du domicile. Souvent, aujourd’hui, le téléphone en main, chacun, autour de la table ou en marchant avec les autres, consulte ses mails ou envoie un SMS, en distribuant les miettes de quelques mots de temps en temps comme pour rappeler aux autres qu’ils existent quand même malgré la parenthèse, mais ils pourraient très bien ne pas être là. La connexion prend le pas sur une conversation renvoyée à un anachronisme”. Triste destino e sfuggono, senza fare troppi piagnistei, le soluzioni concrete per spezzare la bolla dentro cui siamo spesso prigionieri per nostra stessa responsabilità.